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Néolithique : L'alimentation et les pratiques culinaires

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Les restes végétaux de la maison 1

Pépins de raisin (vitis vinifera) découverts dans la maison 1 du secteur 6 ; fin du Néolithique Récent II (vers 4300 av. J.-C.). En 1989, une quantité significative de restes carbonisés de raisins (Vitis vinifera) étaient trouvés dans la petite portion explorée de la maison. Plus que la quantité, c’est la nature de ces restes qui a suscité l’intérêt scientifique : car la peau était encore accrochée sur certains pépins — signe que les raisins frais avaient été pressés, afin d’en extraire le jus. Cette découverte extraordinaire, la plus ancienne trace de vinification possible en Europe (vers 4300 av. J.-C.), méritait d’être éclairée davantage. Dans quelles conditions étaient conservés les fruits, quelle place occupait cette activité dans le bâtiment, quel était son rapport avec les activités prenant place, ou non, dans les autres maisons voisines ? Les recherches menées à partir de 2008 tentent, précisément, à répondre à ces questions.

On sait maintenant que la première concentration de raisins provenait des abords d’un four domestique, aujourd’hui presque entièrement dégagé.

Secteur 6, maison 1 (fouille 2010) : vases découverts en place ; fin du Néolithique Récent II (vers 4200 av. J.-C.).
Mais d’autres concentrations sont découvertes un peu partout dans la pièce. Grâce à un échantillonnage systématique et à grande échelle (prélèvement de sédiments sur toute la superficie du secteur, selon des unités géoréférencées de 0,25 m2, tamisage de l’ensemble à l’eau), plus de 500 échantillons archéobotaniques sont déjà collectés. Plusieurs d’entre eux comportent ou sont exclusivement constitués de raisin ; des vases fermés entiers ou fragmentés sont souvent trouvés à proximité, ce qui laisse penser que les fruits (ou leur jus ?) étaient à l’origine contenus là-dedans. D’autres espèces végétales sont néanmoins attestées, souvent concentrées elles aussi en grande quantité : des vesces (Vicia ervilia), associées à une meule trouvée à côté du four, du blé (engrain = Triticum monococcum), mais aussi du lin (Linum usitatissimum), exploité pour son huile et/ou pour ses fibres, et bien d’autres. L’inventaire des espèces représentées semble indiquer que la destruction a eu lieu en automne, à un moment où les « celliers » étaient pleins pour affronter l’hiver.De fait, l’on ne peut dire pour l’instant si la différence avec les autres maisons, moins riches en récoltes, est due à un décalage entre les moments de destruction des unes et des autres, à une différence de statut, ou simplement une différence dans l’intensité de l’échantillonnage.

Amas de vesces (vicia ervilia) en place dans la maison 1 du secteur 6 ; fin du Néolithique Récent II (vers 4300 av. J.-C.). Graines de lin (linum usitatissimum) découvertes dans la maison 1 du secteur 6 ; fin du Néolithique Récent II (vers 4300 av. J.-C.). Opération de flottation des sédiments destinée à récupérer les vestiges botaniques.

 

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Dernière mise à jour : 2/12/11

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