Néolithique : l'environnement naturel
L'ensemble correspondant aux plaines actuelles de Drama et de Serrès est apparu au Miocène à la suite d'effondrements provoqués par des failles, puis la subsidence s'est poursuivie séparément dans chacun des compartiments, laissant apparaître entre eux une cloison constituée de sédiments tertiaires.
Dès lors, la plaine de Drama a été en grande partie occupée par un marais — dont la partie centrale s'est transformée en lac aux périodes les plus humides —, où se sont accumulés d'énormes dépôts de tourbe et de lignite.
Au Pleistocène, des cours d'eau torrentiels ont déposé leurs alluvions, sous la forme de cônes puissants au niveau des piémonts.
A l'Holocène, la superficie du marais a diminué, mais la tourbière a continué à fonctionner : les dépôts atteignent alors une épaisseur de 200 m. Seule la partie centrale de la plaine est affectée par une faible sédimentation. Dès lors est en place, dans ses grandes lignes, le paysage que nous avons sous les yeux encore aujourd'hui.
Il s'agit d'une vaste plaine (50 x 15 km), allongée du Nord-Ouest au Sud-Est et bordée de tous côtés par des massifs montagneux plus ou moins élevés. Elle constitue donc une unité géographique bien délimitée, dont l'altitude est comprise entre 45 et 80 m, tandis que les cônes alluviaux s'élèvent jusqu'à 200 m. Le marais en a occupé les parties les plus basses, au centre et au Sud-Est, jusqu'à son assèchement au XXème siècle.
Ce sont donc les bordures de la plaine, entre la montagne et le marais, qui présentent le plus d'avantages pour l'installation humaine : terres disponibles pour les cultures, eau potable abondante, proximité de milieux (marais, collines, montagnes) riches en ressources de tous ordres. C'est donc sur ces bordures, très naturellement, que se sont installés, déjà, toute une série d'habitats néolithiques : Sitagri, au Nord-Ouest; Sykia, Kalambak-Tepe, Doxat-Tepe et Képhalari au centre-Est; Polystylo et Dikili Tash au Sud-Est. Mais tandis que l'habitat de Sitagri est installé au bord d'un cours d'eau permanent (l'Angitis), ceux de Doxat-Tepe et de Kalambak-Tepe sont situés à l'aval d'un grand cône, près du marais, c'est-à-dire dans une zone plutôt humide (comme Dikili Tash), et celui de Xéropotamos (Prophitis Ilias) au contraire au pied même de la montagne, dans une zone plus sèche. La forêt continue, dominée par les chênes à feuilles caduques, qui avait envahi la plaine avec le réchauffement climatique post-glaciaire, est défrichée par places autour des villages, mais l'étendue de ces défrichements a souvent été, semble-t-il, surestimée : dans l'étude du matériel osseux effectuée, en tout cas, les espèces sauvages vivant en milieu boisé (cerf, chevreuil, rongeurs également) sont importantes.
Dernière mise à jour : 4/02/14 |
 |