Les recherches archéobotaniques
La fouille des niveaux préhistoriques a livré une quantité remarquable de restes végétaux carbonisés, consistant, d’une part, de morceaux des parties dures des plantes (bois, branches) utilisées dans la construction ou comme combustible, et d’autre part, de graines ou de fruits apportés dans l’habitat pour servir de nourriture. Leur collecte a été plus ou moins systématique à partir des années 1990, pour atteindre aujourd’hui le statut d’une véritable entreprise, comme dans le cas des recherches menées dans la Maison 1. Les uns et les autres sont des sources d’informations précieuses sur le paléoenvironnement du site, les pratiques agricoles, l’alimentation, voire sur l’architecture (végétaux présents dans la terre à bâtir)… Mais ce sont aussi d’excellents échantillons à dater par le radiocarbone : plus de quarante datations sont obtenues à ce jour, pour la seule période Néolithique, sur des matériaux de ce genre. Certaines d’entre elles, obtenues à partir de graines trouvées in situ dans les habitations, atteignent une précision de ± 20 ans, permettant ainsi de situer à quelques décennies près la date de destruction des maisons.
L’étude anthracologique montre la richesse et la variété du couvert forestier dans les environs du site et révèle entre autres, dès l'époque néolithique, une forte utilisation des arbres fruitiers (pommiers, poiriers, pruniers, figuiers…) par les habitants du village. L’étude carpologique confirme bien que ces arbres étaient exploités aussi pour leurs fruits, qui auraient pu être consommés tels quels ou entrer dans des préparations culinaires. Mais, les principales composantes de l’alimentation végétale au Néolithique et à l'age du Bronze, comme d’ailleurs partout en Égée à la même époque, sont incontestablement les espèces cultivées : céréales (différentes types de blé, orge) et légumineuses (lentilles, pois, vesces).
Trouvées souvent sous forme de concentrations nettes, c’est-à-dire sans mélanges avec d’autres graines, elles sont alors stockées dans des vases ou des silos disposés à l’intérieur des maisons ou dans des cours à l’extérieur. D’autres catégories de plantes entrent en jeu dès cette époque, dont deux vont connaître un brillant avenir par la suite : le lin et la vigne.
Dernière mise à jour : 6/12/11 |
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