Archéologie expérimentale

Depuis 1992, plusieurs programmes d'expérimentation ont tenté de vérifier les observations faites sur le matériel archéologique. Ils ont porté, entre autres, sur les techniques de construction des différentes parties d'une maison (mur, toit, sol) et des nombreux aménagements reconnus dans les habitats néolithiques (fours, foyers, silos). A travers les essais expérimentaux, on a essayé de valider des hypothèses sur le choix des matériaux (terre dégraissants végétaux comme la balle de céréale), ainsi que sur les opérations préalables à leur utilisation, par exemple le décorticage du blé vêtu pour obtenir la balle, le malaxage de la terre pour la préparation de la terre à bâtir, ou encore la préparation des cordages à partir d’écorces d’arbres, pour l’attache des pièces en bois. Les expérimentations ont permis de confirmer l'utilisation d'une technique de construction des murs jusqu'alors peu connue, celle avec des poteaux jointifs recouverts de terre à bâtir, et de mieux comprendre les étapes des chaînes opératoires suivies dans les procédés de construction, en particulier pour l'aménagement des structures de combustion. On a également reproduit différents types de silos, construits sur armature de bois et montés au colombin. L’on a testé, par ailleurs, plusieurs outils et gestes impliqués au façonnage et au traitement des surfaces des différents éléments d'une construction (par exemple lissage de la sole des fours avec un outil en os, un tesson, un galet ou à la main.

Enfin, pour les fours et les foyers, les expérimentations se sont prolongées jusqu'à l'analyse du fonctionnement des structures en cours de chauffe avec mesure des températures obtenues. Des analyses micromorphologiques et physico-chimiques ont ensuite permis de comparer les résultats obtenus sur les constructions expérimentales avec les exemples archéologiques, confirmant ou remettant en cause certains aspects des expérimentations.